De Anthony Amar le lundi 03 janvier 2022
Comment trouver des dates de concert dans des salles, bars, premières parties, tremplin, booking, démarchage... On vous explique tout ça dans le guide !
S’il y a bien une activité que les artistes aiment plus que tout, c’est celle de monter sur les planches. Le concert, même s’il n’est pas la seule activité rémunératrice du musicien, reste quand même le Saint Graal. Naturellement, comment trouver des dates est une question récurrente et centrale dans la carrière des artistes. Par où commencer ? Qui démarcher ? Quoi envoyer ? Comment se faire payer ? Que des questions qui peuvent trouver une grande variété de réponse. Au travers de cet article, nous allons tenter d’apporter quelques solutions afin de vous permettre de trouver des concerts plus facilement !
Avant de vous lancer bille en tête dans la recherche de date, il va falloir vous préparer, tant musicalement, qu’en termes de documents et de stratégie de recherche. Tout d’abord, même si cela peut paraître évident, il faut que vous soyez prêts musicalement pour donner votre premier concert. Si vous vous apprêtez à faire vos premiers pas sur scène, fixez-vous des objectifs atteignables. Être prêt ne veut pas dire avoir un show de deux heures millimétré et exécuté à la perfection, mais au minimum avoir la possibilité de tenir un set de 30 minutes sans que ce soit le chaos. Prenez suffisamment de morceaux pour tenir ce minimum de temps et travaillez-les d’abord séparément afin de les jouer le mieux possible, puis enchaînez-les afin de travailler les transitions, moments de paroles et l’ordre des morceaux (aussi appelé setlist).
Il est important de trouver un lieu de répétition adapté à votre formation musicale dans lequel vous pouvez prendre le temps qu’il vous faut et vous sentir en confiance avec ce que vous allez produire en live. Les résidences Studiomatic sont un très bon moyen de travailler en profondeur votre set pour les concerts, car elles vous coûtent bien moins cher que des studios à l’heure (le prix étant le même chaque mois). Vous pouvez également vous rapprocher des SMAC (Scène de Musiques ACtuelles) ou d’autres dispositifs (tremplins, écoles, conservatoires…) permettant de réaliser des résidences directement sur scène, c’est souvent le bon moyen de travailler tout l’aspect autour de votre jouage : la scénographie, le son façade et retour, les lumières…
Afin de démarcher les salles et remplir vos profils sur les différentes plateformes de mise en relation, il vous faudra quand même un petit peu de matériel de com. Ici aussi, si vous débutez, nul besoin de mettre des sommes folles sur la table pour aller enregistrer un album, faire des CDs, des clips et des shootings photos. Vous pouvez commencer très simplement par enregistrer 1 ou 2 titres en bonne qualité, faire un artwork et/ou une photo de groupe sympa et écrire une biographie d’artiste. Ces éléments très simples d’accès permettront à vos interlocuteurs (salles, programmateurs, associations, groupes pairs) de mieux identifier ce que vous faites et donc, de savoir si cela est cohérent de vous faire jouer.
Pour l’enregistrement, vous pouvez faire ça pour des coûts très minimes dans votre studio de répétition (d’où l’importance des résidences). En enregistrant en plusieurs pistes chaque instrument au moyen des micros présents dans les studios et de la console de mixage, souvent utilisable comme interface audio, vous pouvez faire une petite maquette de bonne qualité. Celle-ci vous permettra alors de trouver vos premières dates et donc gagner vos premiers sous que vous pourrez réinvestir plus tard dans une séance d’enregistrement plus complète.
Vous pouvez également vous rapprocher des élèves en école de son tel que la SAE, l’ESRA, l’ESIS… Ils sont tenus chaque année de rendre un projet d’enregistrement de groupe et pour cela, l’école leur met à disposition leurs studios qui, en toute objectivité, n’ont parfois rien à envier à de grands studios professionnels (cf photo ci-dessous, prise à la SAE pour un enregistrement de maquette, le tout gratuitement). En vous débrouillant bien, vous pouvez faire d’une pierre deux coups : enregistrer votre maquette et prendre des photos/vidéos de qualité dans de beaux studios pour votre com. Elle est pas belle l’affaire ?
Votre set est prêt, vous avez usé la moquette des studios, sortit votre plus beau sourire pour les photos et les vidéos et votre motivation à monter sur scène est plus forte que jamais. Nous vous partageons quelques astuces simples, cumulables, pour trouver des dates et remplir votre agenda.
Si vous ne savez pas par où commencer et que vous n’êtes pas encore à l’aise avec le démarchage commercial par email, téléphone ou en physique, nous vous conseillons de commencer par les sites de mise en relation. Ces sites permettent aux artistes de trouver des concerts et à leurs clients (particuliers, entreprises, salles…) de trouver des artistes pour jouer. L’avantage, c’est qu’ils vous apportent un trafic, une bonne visibilité et surtout, s’occupent d’une grande partie de la paperasse pour vous : déclaration, paie, assurance etc…
Linkaband est la manière la plus simple de trouver un concert de qualité près de chez vous. Ce site programme des artistes musiciens, de tous horizons, sur des évènements privés ou publics (concerts, festivals, lieux culturels…). Des demandes sont partagées par des organisateurs d’événements privés ou particuliers, une fois inscrits, vous cliquez sur “Postuler” et c’est à vous de jouer. Cela vous permet donc d’augmenter vos revenus facilement et, le site fonctionnant sur base de profils, de booster votre visibilité, particulièrement sur Google. On apprécie également le fait que Linkaband assure le matériel et la rémunération lors de leurs évènements.
Avec plus de 6000 évènements organisés depuis sa création, LiveTonight est une des plus grosses plateformes en France pour la mise en relation. En plus des concerts, LiveTonight accompagne les musiciens et DJs français cherchant à mieux vivre de leur musique en leur évitant énormément d’administratif, de commercial et de marketing. On apprécie particulièrement leur réactivité, leur support et leur outil en ligne. Tout est centralisé sur leur application, ce qui vous permet de gérer l’ensemble de vos demandes et l’administratif lié à ces concerts depuis votre téléphone.
Groover est une plateforme de mise en relation entre artistes et professionnels de la musique de tout types : labels, radios, producteurs…, mais également bookers et organisateurs d’évènements. La force de Groover tient dans son exhaustivité des métiers de la musique, leur couverture internationale et leur prix extrêmement juste. Choisissez plusieurs acteurs à contacter sur la plateforme (2€/contact) et adressez leur votre demande. Celui-ci a alors 7 jours pour vous faire un retour de qualité, sans quoi, les 2€ vous sont remboursés. C’est la plateforme parfaite pour construire une stratégie : avec un petit budget et de bons arguments, vous pouvez trouver des dates et des acteurs pour en faire la promotion.
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Les tremplins ou scènes ouvertes sont un bon moyen de mettre le pied à l’étrier. Ils vous permettent de vous forger une expérience du live et, si vous gagnez, d’accéder à des lots plus ou moins intéressants. Malheureusement, les tremplins ont souvent des pratiques douteuses, les artistes n’étant pas payés pour les prestations qu’ils effectuent, se servant de la zone grise liée aux contreparties (accompagnement, résidences etc). Cela ne sera jamais assez dit : ne payez jamais pour jouer. En plus d’être illégal et déloyal pour l’écosystème, c’est complètement dégradant. Les artistes doivent être payés pour jouer, pas l’inverse, et ce, peu importe ce qui est promis en échange (spoiler : votre banquier n’accepte pas la visibilité). Il existe tout de même quelques acteurs très bons dans ce domaine et qui considèrent les artistes, comme La Grande Party à Paris, Ricard SA ou les Inouïs du Printemps de Bourges.
Lorsque l’on pense booking et démarchage, on peut être tenté de s’imaginer passer des coups de téléphone toute la journée par des listings trop long et ne pas avoir de réponse. Même si c’est une technique qui existe (qui existe, pas forcément qui fonctionne…), les premiers démarchages peuvent se faire par les relations proches et les relations entre groupes.
Vous avez certainement autour de vous, connaissances ou amis, des groupes ayant déjà fait des concerts ainsi que des organisateurs, petits labels ou autres. C’est par ici qu’il faut commencer. Rien ne sera jamais plus efficace qu’une recommandation par un pair pour trouver des dates.
Vous pouvez commencer, très simplement, en faisant un petit listing des personnes qui, autour de vous, peuvent vous apporter une mise en relation avec un acteur du live. Cela peut être d’autres artistes qui connaissent ou ont un contact direct avec des programmateurs/gérants de salles de concert ou bien des amis susceptibles d’organiser des concerts.
Une stratégie plus large consiste à prendre appui sur des groupes pairs : des groupes jouant dans des styles similaires au vôtre et ayant une notoriété et une avancée de carrière égale ou supérieure à celle de votre groupe. Que vous les connaissiez ou pas, vous pouvez prendre contact (par FB, IG ou mail) avec eux pour leur faire part de votre envie de trouver des dates en co-plateau. Par exemple :
Hello,
Je viens de découvrir votre groupe, c’est vraiment super ce que vous faites. J’ai aussi un groupe qui s’appelle {nom de votre groupe}, on joue aussi du {style de musique} et on est à peu près au même stade de développement que vous. On cherche des dates en ce moment, ça vous dirait de discuter pour faire des co-plateaux ? A deux groupes on aura surement plus de poid pour trouver des belles scènes à faire !
N’hésitez pas à m’appeler directement pour en discuter. 🤘
Cette notion a été documentée par Léo et Léa de Fauchage Collectif dans le podcast sur l’organisation d’une tournée DIY. Cela a encore plus de valeur et d’intérêt lorsque vous le faites avec des artistes jouant dans d’autres villes que la vôtre, car vous pouvez échanger des dates dans vos villes respectives. Cela vous construit également un réseau qu’il faudra entretenir et que vous pourrez réactiver tout au long de votre carrière.
Les bookers (tourneurs ou société de production de spectacle vivant en français) sont des indépendants ou organismes professionnels privés ayant pour but de produire des concerts. Même s’il existe des cas de groupes débutant accompagnés par des tourneurs dans le cadre de leur thèse d’investissement et développement d’artiste émergents, il s’agit surtout d’acteurs dédiés à des groupes faisant déjà + de 50 dates par an.
Leur métier est de produire ou vendre des concerts pour les groupes de son catalogue (appelé “roster”). Dans le cas de la production, le tourneur doit trouver des salles qui accueillent le groupe et avancer l’argent (coût de la logistique, paie des artistes et des techniciens) pour que le spectacle puisse avoir lieux. Il se rémunère alors sur la billetterie. Dans le cas de la vente de concert, le tourneur agit comme un commercial, vendant à qui veut/peut l’acheter, le concert de ses artistes. Il s’agit souvent de festivals ou salles de concerts avec programmation.
Le booker est un acteur important pour l’artiste, surtout quand celui-ci commence à avoir une notoriété grandissante. En dehors de son rôle de vendeur et de producteur, il a surtout un rôle de stratège et de conseiller : comment améliorer votre live, quand et où jouer en fonction de votre calendrier de sortie musicale… Ils travaillent souvent en relation étroite avec le label pour pouvoir coordonner les efforts de développement d’un artiste.
Parmi les tourneurs connus, vous retrouverez des noms comme Live Nation, À Gauche de la Lune, Asterios, Furax… Pour découvrir des tourneurs, regardez simplement les logos au bas des affiches des concerts d’artistes qui vous plaisent. Cela peut vous mettre en tête les premiers tourneurs à contacter
Avec l’avènement des plateformes comme Groover, la profusion des modes de contact et la concurrence artistique, ce n’est peut-être plus le medium le plus efficace pour trouver des dates, mais il reste quand même important d’y mettre un pied. Lorsque l’on parle de démarchage, on entend l’ensemble des techniques et canaux vous permettant d’obtenir des dates auprès de structures qui ne vous connaissent pas et auprès desquelles vous n’avez pas de mise en relation.
On ne va pas se mentir, ce n’est pas forcément la technique la plus gratifiante. Même les bookers les plus expérimentés parlent d’un taux de transformation moyen de 10%, sur des réseaux qu’ils connaissent et entretiennent. Pour 100 acteurs contactés, ils obtiennent 10 concerts. Alors comment être efficace dans cette méthode ?
D’abord, travaillez bien votre listing. Avec la statistique citée plus haut, il serait tentant de se dire qu’en contactant plus de monde, vous obtiendrez plus de concerts. Cela n’est pas exact. Il est important que vous preniez du temps à qualifier vos prospects : identifier les structures qui programment les groupes de votre style de musique et de votre niveau de carrière est déjà un bon début. Pour chacune de ces structures, identifiez les personnes clés, leurs intérêts, leur contact et medium privilégié. Chaque acteur a sa programmation et ses intérêts. Mieux les comprendre vous permet de développer l’argumentaire idoine et maximiser vos chances de conclure un accord.
Un listing se construit tout au long de sa carrière. Si vous n’en avez jamais fait, rien de dramatique. Le premier pas est simple : cherchez autour de vous, sur internet et sur les réseaux sociaux. Il existe également des listings tout faits, souvent payants, mais permettant d’économiser beaucoup de temps. Le plus connu étant l’Officiel de la Musique, édité par l’IRMA (maintenant le Centre National de la Musique ; CNM) chaque année, il répertorie et classe tous les acteurs de la musique en fonction de leur activité. Le gros plus, c’est qu’il il y a pour chaque acteur, une description précise de leur activité et les informations de contact. Parfait pour qualifier ses prospects.
Et viens donc la question cruciale :
Que ce soit au téléphone, par email, sur votre profil Linkaband, LiveTonight ou par message Groover, il vous faudra construire un argumentaire solide et simple. Le conseil le plus important que nous puissions vous donner à ce propos est d’abord l’ultra personnalisation. Le démarchage, ce n’est pas mitrailler à tout bout de champs en espérant toucher une cible au hasard. C’est un travail de renseignement et de sniper. Plus et mieux vous personnaliserez votre argumentaire, plus vous augmenterez votre taux de réponse positive.
Il faut donc veiller à adapter le ton, les références mises en avant afin de montrer à votre prospect que vous êtes le groupe idéal pour sa salle. A titre d’exemple, voici un des emails que nous avions faits pour un groupe cherchant des dates auprès des maisons de retraites :
Subject : Concerts et animations spécialisés dans les maisons de retraites
Bonjour [nom de la personne],
Je suis Anthony Amar, je représente le duo musical [nom du duo] avec lequel nous faisons des concerts et des animations en formation guitare/voix dans les maisons de retraite car nous aimons partager des moments avec les personnes du 3ème âge.
Nous avons un répertoire allant de la chanson française (Piaf, Brassens, Ferrat) à la variété internationale de la même époque (jazz, bossa nova), sommes indépendant niveau matériel et avons l’habitude de jouer dans les établissements comme le votre.
Quels sont vos besoins et votre planing en matière d’animation musicale ? Je serais ravi d’en discuter plus en détail avec vous lors d’un bref appel cette semaine. Quelles sont vos disponibilités ?
En attendant, vous pouvez consulter notre travail au travers de nos vidéos Youtube.
Je reste à votre disposition si besoin au 06 12 34 56 78. Passez une excellente journée,
Ps : Si vous n’êtes pas la personne chargée des animations, n’hésitez pas à me mettre en relation avec la personne de ce service.
Anthony Amar - Chargé des animations de [nom du duo]
anthony@mongroupe.com
06 12 34 56 78
Bien sûr, cet email ne fonctionnerait jamais s’il était envoyé par un groupe de métal à une association de booking indé. Il est important de bien adapter son argumentaire et le ton à chaque interlocuteur. Dans tous les cas, restez factuels, évitez les mails aux bios lyriques, prenez vraiment le temps d’étudier votre prospect et ses besoins afin d’y répondre de façon claire et sans détours.
Si vous êtes sur l’organisation d’une tournée, il est important de préciser les dates auxquelles vous souhaiteriez pouvoir jouer, afin qu’il n’y ai pas de quiproquo ou de double réservation. Cela montre aussi que vous êtes proactif·ve et déjà sur une bonne lancée, cela envoie de bons signaux à la personne avec qui vous allez échanger.
Lorsque que vous démarchez de cette façon, soyez méthodique et très à cheval sur votre façon de contacter les gens : prenez des notes sur quand vous les avez contactés/rencontrés, qu’est-ce que vous avez vu avec eux et n’hésitez pas à les relancer cordialement 3-4 fois si vous n’avez pas de réponse.
Afin que la personne avec laquelle vous échangez puisse se faire une idée plus facilement, il est bien sûr nécessaire de lui mettre à disposition des morceaux. Si un accord est conclu, cette même personne aura également besoin de certains éléments lui permettant de faire la promotion du concert. On parle donc de matériel de com.
Tout d’abord, un point très important : si vous envoyez un email, ne mettez pas de pièce jointe. Souvent ennuyantes à télécharger, elles sont aussi pour beaucoup un vecteur de cyber-insécurité, particulièrement pour les logiciels mails professionnels qui peuvent envoyer votre email droit dans les spams. Préférez toujours des liens de téléchargement (WeTransfer, Drive ou Smash), pages réseaux sociaux, site internet, liens YouTube ou Soundcloud aux pièces jointes.
Pour vous différencier, on vous recommande Bridge.audio, un outil gratuit très utile pour promouvoir ses concerts dans les règles de l’Art. Vous allez pouvoir créer des pages de présentation sur mesure pour chaque programmateur de festival, chaque responsable de programmation que vous allez démarcher. Vous savez qu’une salle suit une certaine orientation artistique ? Il vous suffira d’adapter l’ordre de vos morceaux, de changer l’image de couverture, etc.
Voici un exemple de Live Kit généré en 2 minutes via Bridge. Vous voyez que vous pouvez ajouter des informations importantes pour le live : votre set up, vos dates passées, une vidéo de votre performance sur scène, etc. Le gros point fort de cette plateforme c’est que les liens n’expirent jamais et que vous saurez en temps réel qui a écouté quoi et quand. C’est une information très précieuse pour ajuster vos relances ! Bonus : vos destinataires apprécieront aussi car ils auront accès à tous vos morceaux et documents sur un même lien.
Dans votre email, mettez donc à disposition le morceau (idéalement en clip) le plus représentatif de votre groupe et une photo qui, si nécessaire, pourra être utilisée comme affiche ou illustration. Le but étant de donner envie à la personne en face de programmer votre groupe plutôt qu’un autre. Vous pouvez également joindre un dossier de presse.
Le dossier de presse est à la base, comme son nom peut l’indiquer, un dossier destiné à la presse, mais sert aussi bien aux producteurs de concerts pour la partie communication. Ce dossier a un but uniquement marketing : il doit en mettre plein la vue et donner envie à la personne de vous booker/écrire un papier sur vous. Faire un dossier de presse nécessite du temps et des compétences, notamment pour ce qui est photos, design, graphisme, rédaction et mise en page. Si vous débutez, il n’est pas forcément nécessaire d’en faire une montagne. Vous pouvez faire un dossier PDF dans lequel vous mettez vos plus belles photos, quelques descriptifs flatteurs, vos succès (dates déjà faites, coupures de presse) et votre contact. Un site internet peut être tout à fait suffisant.
Selon les salles que vous visez, il vous faudra préparer plusieurs documents afin de les envoyer aux salles et aux programmateurs. Si vous débutez, le plus utile reste votre fiche technique et un bon mail de démarchage. Si vous êtes un peu plus avancés et que vous visez des salles plus grandes, voir des tournées, il vous sera nécessaire alors de préparer un rider. Ces documents sont habituellement envoyés une fois l’accord de date conclu, mais certaines personnes considèrent utile de l’avoir dès le premier email.
La fiche technique est le document sur lequel vous précisez vos besoins en matériel. Elle est dans un premier temps, utilisée par la salle pour juger de la faisabilité technique, puis elle est donnée à l’ingénieur du son et au régisseur de la salle afin qu’ils puissent préparer votre venue. Elle se doit d’expliciter le nombre de musiciens, ce que chacun a besoin (Nombre de micros ? Batterie ? Amplis ?), montrer un plan de scène et une patchlist. Pour cette dernière, il s’agit d’un tableau indiquant à l’ingénieur du son le nombre de pistes, le mode de capture (micro ou ligne), les effets et le traitement que chaque instrument aura. Si vous n’en avez jamais fait, n’hésitez pas à demander à un ingénieur du son de vous aider. Dans tous les cas, à moins que vous soyez un groupe déjà reconnu et avec des moyens de location de matériel, il s’agit surtout de recommandation plus que des exigences. Les techniciens qui vous recevront feront les adaptations nécessaires.
Il est également possible d’ajouter à la fiche technique un plan de feu (implantation précise des lumières sur scène), la setlist et une conduite lumière/son si les techniciens sont employés par la salle. Si le plan de feu est surtout réservé aux groupes avancés, la setlist et la conduite son/lumière sont des fiches que vous pouvez faire dès vos débuts sur scène. Remettez aux techniciens votre setlist avec des directives et indications simples pour chaque morceau, par exemple :
Morceau 1 : couleurs chaudes, dominante rouge. Solo de guitare vers la fin.
Morceau 2 : ambiance intimiste et douche sur chanteur. Piano voix.
Morceau 3 : montée progressive. Ajouter un delay et une reverb longue sur le piano.
Morceau 4 : très énergique, strombos sur solo de batterie et noir complet à la fin.
Le rider est comme le grand frère de la fiche technique. Il incorpore tous les éléments de la fiche technique en plus des éléments liés à la réception des artistes et leurs besoins : mode de transports (parking pour bus ? Déplacement entre la salle et l’hôtel ?), besoin en chambre d’hôtel, régime alimentaires pour le catering, les besoins en loges… Utile lorsque vous commencez à jouer hors de votre localité et que vous faites beaucoup de dates par an.
Cette question pourrait à elle seule nécessiter un article, car cela peut très vite devenir complexe, il convient donc de se faire aider par des spécialistes de la question (juristes, avocats, comptables) en cas de doute. Voici quelques clés de compréhension.
Avant d’aller plus loin et quoi que vous pensez, gardez toujours en tête qu’un artiste qui joue doit être payé. Aucun argument avancé ne peut aller contre cela, la paie étant une obligation légale. De la même manière qu’il ne vous viendrait pas à l’esprit d’aller travailler pour un patron gratuitement, en tant qu’artiste, vous ne devriez pas avoir à jouer gratuitement pour quelqu’un. Demandez toujours à être payé, même si c’est votre première date et que vous débutez.
Le mode de paiement standard des artistes et prévu par le droit français est le cachet. C’est un mode de rémunération forfaitaire, donc avec une durée fixe de 3, 4, 8 ou 12 heures selon le contexte. Les cachets sont cumulés et vous permettent d’accéder à la fameuse intermittence du spectacle si vous pouvez justifier de 507 heures jouées sur les 12 derniers mois, soit ~42 cachets.
Le salaire minimum conventionnel pour les musiciens et musiciennes est malheureusement le moins arrangeant, il va de 76€46 brut à 143€83 brut selon le contexte (contre 123€41 brut à 220€30 brut pour les artistes lyriques et dramatiques). En tant qu’artiste en développement jouant dans des salles de moins de 300 places, premières parties et tremplins, le seuil que vous trouverez le plus souvent est 101€85 brut. Ces montants sont entendus par personne. Si vous êtes un groupe de 5 personnes, c’est donc 5 cachets que l’organisateur de concert devra faire.
Les cachets sont à faire par la personne qui organise le concert. Lorsque celle-ci ne dispose pas de la licence de producteur de spectacle lui permettant de faire ces fameux cachets, il est possible de passer par le GUSO (Guichet Unique du Spectacle Occasionnel) pour les faire. Cela devrait être le cas pour chaque particulier, bar ou petites salles n’ayant pas encore leur licence. L’organisme facilite les démarches administratives et permet une rémunération légale des musiciens.
C’est donc la première chose à étudier lorsque vous allez jouer : comment vous faire rémunérer en cachet afin de vous permettre d’accéder à l’intermittence si c’est ce que vous souhaitez.
L’inconvénient des cachets est sa lourdeur administrative et le coût des charges patronales (~50% du brut) font que ceux-ci peuvent être difficile d’accès au début. D’où l’importance de bien se renseigner avant et d’arriver sûr de soi lors de la négociation.
Il est à noter que, la rémunération via une auto-entreprise ou une association comme cela peut être conseillé de ci et de là, reste une pratique “illégale”, dans le sens où le Code du travail et les règles liés aux associations ne vous permettent pas de façon parfaitement légale de facturer d’autres personnes morales pour des concerts afin de vous reverser de l’argent. Même s’il est notoire que les contrôles sur des petites structures dans le milieu de la musique est extrêmement rare, il convient d’agir en connaissance de cause et de se faire conseiller par un professionnel. Dans tous les cas, la seule réponse et manière légale qui vaille, c’est le cachet.
Vous êtes maintenant un peu plus éclairé sur la manière de trouver des dates. Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez écouter notre podcast avec Léa et Léo de Fauchage Collectif sur le booking de tournée DIY et checker les articles de nos amis de chez Groover sur les tremplins, les scènes ouvertes ou encore sur comment trouver des dates de concert.
Dans tous les cas, vous allez avoir besoin de répéter dans de bonnes conditions et à bon prix pour faire des concerts. Vous trouverez forcément un Studiomatic pour votre projet ! C’est par ici 👉 Réserver un studio
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